Interview dans la Dépêche du Midi paru le 24/11/15.
« Pendant six ans, sous le mandat de Pierre Cohen, il a été le «Monsieur Vélo» de la ville de Toulouse. L’ancien conseiller municipal écologiste Philippe Goirand se consacre désormais à la musique.
Son visage est connu des Toulousains, en particulier des cyclistes : Philippe Goirand a été en charge pendant six ans, sous le mandat de Pierre Cohen, de la politique du vélo en ville. Désormais l’ancien conseiller municipal Europe écologie-Les Verts, un parti qu’il avait quitté quelques mois avant les élections municipales, se consacre pleinement à son métier initial, la musique. Entretien avec un auteur-compositeur singulier, en concert ce soir à Toulouse… »
« Philippe Goirand, les Toulousains vous connaissaient comme conseiller municipal écologiste en charge du vélo et vous découvrent aujourd’hui auteur-compositeur. Depuis quand êtes-vous musicien ?
Depuis toujours ! J’ai eu plusieurs vies et dans ma première vie professionnelle, j’étais musicien. J’ai été intermittent du spectacle, j’ai joué seul ou avec des gens… J’ai passé beaucoup de temps à composer. J’ai notamment écrit les musiques qui habillaient l’antenne de TLT. Er puis j’ai fait évoluer cette activité, notamment vers le web et le multimédia. Mais il est vrai qu’à un moment, ce qui me faisait vivre, c’était mon répertoire de piano-bar et de reprises.
Peut-on être artiste et engagé en politique ? Est-ce compatible ?
Je ne vois pas pourquoi un artiste, comme n’importe quel autre citoyen, ne pourrait pas s’investir en politique. Et sans doute notre profession souffre-t-elle d’un manque de représentativité en politique. Après, il y a la question de l’affichage. Et effectivement, lorsque j’étais élu, j’ai fait attention de ne pas parler de cet aspect de ma personne afin de ne pas nuire à mon message politique.
Une chanson comme «Gold blue» rappelle assez Sébastien Tellier. De quels artistes vous sentez-vous le plus proche ?
J’aime beaucoup Tellier en effet, ou Serge Gainsbourg, ces artistes qui ont une approche anglo-saxonne de la musique et qui sont d’abord des musiciens avant d’être des paroliers. On essaie malgré tout de peaufiner les textes et si possible avec une dose de second degré. Après, la référence suprême, c’est David Bowie. Ça fait plaisir de voir qu’à son âge, il continue d’être aussi créatif. Des artistes comme Prince ou Chilly Gonzalez m’ont aussi beaucoup influencé.
Vous chantez notamment : «Un jour il faudra bien payer et moi je coulerai une retraite dorée en enfer». Ce sont presque des paroles de droite…
(Il rit) Non mais qui parle ? Dans les textes j’endosse la peau de plusieurs personnages. Là, il s’agit de Dieu qui se plaint que Google lui a volé la vérité.
Si Pierre Cohen, qui était maire de Toulouse pendant votre mandat, devait jouer d’un instrument, vous lui conseilleriez lequel ?
Plutôt des percussions…
Êtes-vous toujours impliqué politiquement ?
Je me considère toujours écologiste. Mais mon engagement actuel est plutôt associatif, autour de la défense du vélo. J’ai d’ailleurs rejoint l’association 2 Pieds 2 Roues. Sur le plan politique en revanche, j’ai pris du recul. J’ai milité pendant onze ans, c’était très prenant, et aujourd’hui je place mon énergie ailleurs.
Bientôt un album ?
Ça fait partie de mes projets. Je vais essayer de proposer un album en ligne au cours de l’année prochaine.
En concert ce soir à 20 h 30 au restaurant « L’Etoile de Belfort », 2 rue Bertrand-de-Born (place Belfort) à Toulouse. »
Propos recueillis par Sébastien Marti
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