C’est rien

Auprès de mon arbre je vivais heureux
Me contentais de peu et fuyais les palabres
Le temps était lent, presque arrêté
Puis s’est accéléré comme se lève le vent

De faux érudits ont fait des histoires
Batailles de dollars ou de confettis
Deux trois devises ont tendu nos bras
Des hymnes à la joie, faisons nos valises

C’est rien, c’est rien…

Les feuilles mortes, je les ramasse à la pelle
Au pied du gratte-ciel dont je fixe la porte
Ceux qui vivent là ont jeté la clé
Sont restés enfermés en me laissant ci-bas

Je voulais vivre mieux mais tout passe si vite
Ma vie se délite, je ne vois que du feu dans le ciel bleu
On sait ce qu’on quitte mais on est curieux
De savoir sous quel Dieu Babylone fut construite

C’est rien, c’est rien…

Oh Poppy go on

What can I say of what I’ve done 
I have tried but I felt so alone 
Everyone on earth is homesick 
Human beings, fish or bees

Sugar, my future 
What about your life 
Secret melody 
What about your fight

Oh Poppy Poppy go on 
The way is long 
Oh Poppy go on 
Don’t let the world down

What can you say of what I’ve done 
That I lived as if I was alone 
Heat and water are coming up 
But you’re not allowed to be fead up

What can I say of what I’ve done 
What can I say of what I’ve done 
What can you say of what I’ve done

Oh Poppy go on, Don’t let the world down 
Oh Poppy go on, The way is looooong 
Oh Poppy go on, Don’t let the world down 
Oh Poppy go on

Close to Robert

I lost my way I miss
The sound of my old JX3P
It’s been so long to make
Work my brand new virtual synthe

I lost my soul my mind
I’ve broken my voice my guitar
It’s been so long to make
Work my brand new virtual guitar

So close to Robert
I hear a noise I can’t hear notes
So close to Robert
What will I do now
So close to Robert
I’ve got no choice it’s out of date
So close to Robert
What will I buy now

I lost my quest to make
Melodies like Paul Mac Cartney
It’s been so boring to make
Work my new virtual composer

I lost my love my friends
Perception of reality
It’s been so hard to make
Work my new virtual robot

Jacques Higelin, champagne pour toujours et à jamais.

Jacques Higelin prémonitoire : « les dieux et les diables en sont venus à douter d’eux-mêmes ».

Que de souvenirs… D’abord la bête de scène. Des concerts de 3 heures. Des chansons qui deviennent des sketchs comme « Hold tight », « L’attentat à la pudeur »… Des paroles qui vous restent dans la tête comme peu. Je me souviens d’avoir lu le texte de « Champagne » à ma prof de français en seconde, ou bien plus récemment m’être fait chambrer par lui depuis la scène parce que ma compagne s’endormait…

Higelin a cultivé sa singularité jusqu’à l’universel, tant il a fait comprendre à chacun que c’était possible et infiniment souhaitable. Il a mis un grand coup de jeune à la chanson française et un grand coup de poésie au rock français.

Voilà, il est parti, sans se retourner, tête en l’air, retombé dans le ciel, après 77 ans d’une vie rock’n roll, une bien belle vie.

La France perd son plus grand chanteur de variétés

Johnny Hallyday a été pendant plus d’un demi-siècle l’incarnation du hiatus français avec le rock. Rien à faire, quand un français frappe dans les mains, c’est à contre-temps, marquant les temps de la marche (1 et 3) plutôt que ceux du jazz, du rock, de la pop (2 et 4)…

Johnny, c’était du lourd. Des grosses batteries, des grosses guitares, du cuir (épais ?), des gros 4×4, des grosses motos… Un charisme extra-terrestre, une puissance de feu nucléaire au service de chansons écrites par Goldman, Berger, Barbelivien… Absolument respectable mais loin de ce qui se passait en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, malgré le décorum.

Le complexe français de notre pop/rock locale inexportable a été résolu par nos musiciens électroniques et groupes surfant sur la french touch, d’une légèreté à l’opposé des cuivres retentissants de « Que je t’aime ».

Mais le vide m’envahit quand même, qui me dit que vraiment, tout fout le camp. Johnny, mec de droite cultivé et intelligent, n’a pas supporté de rester seul un jour de plus sur cette terre sans son pote D’Ormesson. Souhaitons-leur de bien se marrer et de découvrir enfin la légèreté du Rock.

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